« Juges et coupables » par Guillaume Herambourg

Bonjour tout le monde !

Nous voici pour une nouvelle lecture, cette fois nous partons vers un thriller psychologique, en route pour : « Juges et coupables » de Guillaume Herambourg.

L’auteur.

Aujourd’hui domicilié à Dieppe en Seine Maritime, Guillaume Herambourg est né en 1984, à Louviers dans le département de l’Eure. Passionné depuis ses plus jeunes années par l’écriture et le fait de « raconter des histoires », c’est un créatif qui s’intéresse à tout art capable de transmettre.

Un brin philosophe et modeste poète à ses heures « gagnées », il voue une grande admiration pour les œuvres, qu’elles soient littéraires ou autres, profondes, « spirituelles » et susceptibles d’interroger l’esprit.

Biographie sur la page Amazon de l’auteur.

Le synopsis.

Juges et Coupables, entre thriller psychologique et roman philosophique, un surprenant récit social, initiatique et métaphysique qui interrogera vos sens les plus profonds. Une écriture originale pour une intrigue puissante et percutante comme coupée au rasoir. Elle commence dans les profondeurs et les ténèbres abyssales où règnent l’incertitude, l’enfermement et l’obscurité la plus totale vers une lente montée au ciel et à la lumière. L’itinéraire littéraire de l’âme perdue d’un jeune délinquant nommé Luce au cœur d’une folie furieuse et meurtrière en suivant de noirs désirs… Autour de cet être humain en chemin vers sa destinée, et de son monde, deux nuances : D’un côté, le journal intime de Lucia, lecture inspirante d’une expérience intérieure telle la lune dans la nuit noire. Ses pensées sauvages, sa poésie, son « savoir aimer », ses méditations sur la vie. Une volonté de pleine conscience, de sagesse, d’être libre. Force mentale bienveillante et humaniste. Mais, qui est Lucia ? Et de l’autre, derrière la lumière, comme une ombre, une force brute, les paroles amères d’une sombre résurgence trouble et manipulatrice, celles de Jack. Qui est Jack ? Une histoire contemporaine, romanesque et humaniste. Un livre écrit à cœur ouvert… Jugé coupable.

C’est une première pour le site, Guillaume Herambourg m’a fait parvenir un lien vers une vidéo booktrailer :



L’histoire.

L’histoire retrace le parcours de Luce, un voyou sans aucun repère qui, devant faire face à ses actes, se retrouve partagé entre les mots de Lucia, une jeune femme dont on sait finalement peu de chose une bonne partie de l’histoire, mais qui apporte par son journal intime (son seul moyen d’interaction) des pensées et réflexions plutôt positives et philosophiques sur les événements de l’intrigue, de la vie de Luce, mais aussi sur les vies que ce dernier a influencé par ses choix ou non-choix. Et ceux de Jack, que l’on peut voir comme étant le diable qui tente par la posture supérieure et presque mystique qu’il se donne, un peu à l’image d’un gourou à la parole sacrée, d’influencer Luce et de l’emmener dans les tréfonds de l’âme humaine.

L’intrigue s’ouvre sur un règlement de compte entre amis dans une cave.  L’ambiance sombre et glauque est posée d’entrée de jeu ! S’en suit la rencontre avec Kaiho, un être vraiment méprisable, puis plus tard nous découvrons Jack ! Le Grand Jack, une sorte de dandy rebelle, fourbe et manipulateur, qui parvient par ses mots et ses irruptions dans la vie de Luce à l’entraîner dans de sombres histoires où violence, drogue et meurtre forment le fonds de commerce.

C’est un parcours intéressant qui prend son temps pour exposer sous la plume de Lucia toutes sortes de réflexions sur les conséquences des actions ou inactions de tout être humain au travers de celles de Luce. Par la pensée de Freud disant que « chacun avait déjà tué dans sa vie » on découvre les effets et les tournures, parfois dramatiques mais aussi salvateurs, que peuvent engendrer certains actes anodins ou involontaires.

Le récit nous présente, dans le désordre, la vie peu enviable de Luce : un enfant meurtri dans le deuil, un jeune adulte condamné à une vie qui lui semble misérable, du moins jusqu’à l’émancipation provoquée par Jack. Une émancipation qui lui vaudra une lourde dette et qui le mettra sous la coupe de ce diable à devoir dealer de la drogue, et finalement… tuer pour essayer de réchapper aux ténèbres de sa vie.

Mon avis.

S’il ne s’agissait pas d’un service de presse, je pense que je n’aurais pas achevé cette lecture. Attention, cela ne veut pas dire que le livre est mauvais, dire cela serait profondément injuste car il possède des qualités !
Comme je le disais quelques lignes auparavant, le parcours et le cheminement de réflexion sont intéressants. Le récit est bien écrit. Un peu lent, c’est une pensée qui m’a souvent traversé l’esprit… Sans doute dû au fait de revenir sur la situation en coupant les scènes par les mots de Lucia. Mais d’un autre côté, les mentions de la jeune femme ne pouvaient être insinuées autrement dans le récit…

En réalité, si mon avis se trouve mitigé c’est surtout une question d’impression personnelle face au texte. J’ai l’impression d’être passé à côté d’une partie du livre. C’est un sentiment assez complexe à expliquer car totalement nouveau… Je ne me suis pas senti à ma place dans l’histoire, pas intégré, malgré le fait que l’auteur s’adresse parfois directement à nous lecteurs et lectrices dans ses tergiversations. Et très peu concerné par les personnages principaux. Les interrogations sur la partie psychologique (ce que j’attendais le plus de cette lecture) ont eu une saveur très différente et inattendue, je m’attendais davantage à une forme d’exploration de la psyché d’un tueur et moins de constats philosophiques sur la situation.

L’expérience du chapitre deux m’a profondément troublé. Toute cette scène de lente agonie d’un personnage qui nous place dans les réflexions de l’homme se sachant mourir… J’en frissonne encore ! Ce long passage fut une lecture très difficile, paradoxalement c’est là que j’ai senti le plus de philosophie. La scène était bien écrite et réfléchie. Avec le recul, je me demande si cela n’a pas inconsciemment affecté mon rapport à la suite de l’histoire…

Et pourtant…

En persistant dans la lecture, j’ai tout de même vécu de bons moments ! J’ai notamment en tête le chapitre sept où un vieil homme découvre par hasard la mort de son ancienne amoureuse. Non, je n’ai pas changé de livre en cours de route, il y a un lien avec Luce (je vous laisse le soin de découvrir lequel). Par l’exposition des conséquences des choix de Luce, l’auteur crée des récits indépendants, comme des nouvelles, parallèles à l’intrigue qui se retrouvent parfaitement imbriqués dans l’histoire. Cela donne naissance à un très beau chapitre, tragique, sincère, poétique mais criant de vérité. Une magnifique découverte au milieu des sombres histoires de drogue et violence de Luce.

Et finalement la persévérance a eu du bon, parce que le dernier quart en vaut vraiment la peine ! Luce commence à se rendre compte des choses autour de lui et de là une autre dynamique se forme, le récit prend un coup de fouet et ce sentiment de lenteur s’est soudainement envolé ! D’autres personnages entrent en scène, provoquant progressivement la révélation des secrets et énigmes laissés en suspens au long du texte. On trouve alors les réponses à nos suppositions et interrogations, ainsi qu’aux questions posées par l’auteur dans son synopsis : « Qui est Lucia ? Qui est Jack ? »



Conclusion.

Je reste profondément mitigé sur ce récit aussi intrigant que déstabilisant. Le dernier quart répond davantage à l’idée que je me faisais de ce récit avant de le commencer, c’est vraiment là (avec le chapitre sept) que j’ai apprécié la lecture ! Du reste je garde le souvenir de certains passages vraiment troublants au cours de l’histoire, mais également des quelques parenthèses offertes par Lucia qui ont eu le mérite de questionner là où en général nous ne nous attardons pas.

Je n’ai pas parlé du grand final, j’évite au possible de spoiler comme vous le savez. L’épilogue est curieux et inattendu, philosophique, la preuve que certaines lumières prennent vie au cœur des ténèbres. Je l’ai beaucoup apprécié, une très bonne idée pour clôturer ce livre.

En définitive, comme beaucoup de livres où l’on va faire appel à la psychologie du lecteur, l’avis ne peut être que personnel. Je dirais même intime quand on sonde plus en profondeur l’âme des gens. Et d’une personne à l’autre, c’est très fluctuant ! Je me garderais donc de recommander ou non l’ouvrage.
Après tout vous êtes probablement une personne adulte et avertie, alors à vous de décider si vous souhaitez savoir qui vous êtes entre le juge et le coupable, à moins que vous ne puissiez être les deux 😉


Carte d’identité du livre.

Titre : Juges et coupables
Auteur : Guillaume Herambourg
Edition: Auto-édition
Nombre de pages : 277
ASIN : B07GR83KBK
Obtention : Service de Presse (?)

Disponible en ebook et broché :

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