« Le croustilleur de Versailles » par Alice Masson
Bonjour les amis !
Aujourd’hui nous nous retrouvons pour parler d’un recueil de nouvelles signé par Alice Masson : « Le croustilleur de Versailles »
Sommaire:
L’autrice.
Alice Masson est chroniqueuse littéraire pour un média numérique. Elle a remporté plusieurs prix littéraires chez Grasset et au Cherche Midi. Quand elle n’écrit pas ou ne lit pas, elle prend soin de son chien et de ses deux chats et de ses deux enfants.
Le synopsis.
Six histoires courtes à lire d’une seule traite ! Du polar historique à la romance contemporaine, du vampire à une femme d’exception, plongez dans des univers remplis de personnages hauts en couleur.
1661, Versailles. Un meurtre atroce vient d’être commis. Le sieur Touquet, commandant des escouades de la Maréchaussée du Roy mène l’enquête, sous l’œil inquiet et admiratif de Madame de Beausoleil, Marquise de Castellay. Celle-ci s’empresse de tout raconter à sa mère, Madame de Pierrevert, dans une longue lettre fourmillant de détails… croustillants !
Et bien d’autres histoires…
Les histoires.
Ce recueil regroupe six nouvelles aux thèmes variés :
« Le croustilleur de Versailles »
L’histoire, sous forme de lettre écrite par la Marquise de Castellay à destination de sa mère, relate l’investigation mise en route suite à un crime survenu à Versailles.
1661 à la cour de Louis XIV, un odieux crime vient d’être commis. La jeune Agathe-Marie de Brécourt, Marquise de Chateaunoir du Béarn, a été assassinée et son corps mis en scène d’une bien abjecte façon ! En effet, on a coupé les orteils de la Marquise pour les fourrer dans la gueule d’une tête de porc posé à côté du cadavre.
Sous les ordres du Lieutenant-Général de police D’Argenon, le commandant des escouades de la Maréchaussée Baptiste Touquet se vit confier l’épineuse enquête qui attisait déjà toutes les conversations à la cour.
La Marquise de Castellay relate qu’avec plusieurs amies elles avaient invité Agathe-Marie à se rendre avec elles au nouveau spectacle du Roi « le Ballet des Saisons » à Fontainebleau. Mais cette dernière se trouvant souffrante demeura à Versailles.
Le corps ayant été découvert au retour du Ballet, la Marquise, se sentant quelque peu responsable de ne pas avoir insisté pour emmener la jeune enfant, se rapprocha de Touquet dont l’enquête fut avancée par l’apparition d’une mystérieuse note désignant un suspect.
Mais ce dénonciateur anonyme est-il véritablement honnête ou bien est-ce là le coupable qui tente de couvrir ses traces ?
« L’école des vampires : L’entraînement »
Émile est un vampire, c’est son grand frère qui le lui a dit, et on ne ment pas à un enfant de cinq ans ! C’est d’ailleurs pour cela que les deux enfants sont désormais obligés de vivre dans la cave du pasteur Magnan. Ils doivent s’entraîner à être de bons vampires pour ensuite retrouver leur grande sœur ainsi que leurs parents, partis à l’école des vampires.
Émile raconte alors comment sa mère l’a réveillé en pleine nuit, triste comme lors du décès de sa grand-mère, afin que la famille se rende en silence chez le pasteur et sa femme, qui semblait aussi inquiète que ses parents.
Les jours passèrent dans la cave sans que rien ne se produise. Puis Sarah, la grande sœur d’Émile et Jacques vint leur rendre visite. Elle parla avec tristesse à Jacques de manière codée afin de laisser Émile dans l’ignorance. Mais l’enfant comprit qu’ils parlaient des « sales boches » qui étaient venus chez eux et qui leur cassaient les pieds depuis trois ans…
« L’école des vampires : Le test »
Jacques, du haut de ses quinze ans, a décidé de rejoindre la résistance et se prépare pour partir en mission. Devant laisser seul son frère Émile pour quelques heures dans la cave du pasteur. Là où leurs parents les avaient mis en sécurité, juste avant que des voisins ne dénoncent la famille juive…
Voulant préserver son jeune frère, Jacques lui dit qu’il part rendre visite à leurs parents à l’école des vampires, promettant au passage qu’il lui rapportera une cape de vampire pour mieux s’entraîner.
« Femme de l’année »
Alors qu’elle s’apprête à recevoir le titre de femme de l’année en tant que chef d’entreprise à Marseille, une quinquagénaire d’origine maghrébine repense à son parcours.
De son pays natal où elle servait avec ses sœurs de bonnes à tout faire pour un père dédaignant et ses douze garçons, au jour où ce dernier, désireux de s’en séparer, l’envoya en France auprès d’un cousin qu’elle devait épouser, échangeant une prison pour une autre.
Arrivée en France à trente-neuf ans, elle comprit bien vite que son cousin n’existait pas et que son père s’était simplement débarrassé d’elle. Elle trouva alors un emploi dans le nettoyage de bureau d’une association.
Le temps passa et elle fit la rencontre de la nouvelle directrice Martine Maurin qui la prit plus tard comme remplaçante de son assistante, ce qui marqua le début d’une toute nouvelle existence.
« La pêcheuse de crevettes »
Une maire raconte comment de ses deux mandats les citoyens du Touquet ne se souviendront que de l’odieuse arnaque dont elle fut victime.
À la suite d’un conseil municipal, les élus décidèrent d’organiser une exposition des peintres de la Côte d’Opale lors des futures journées du patrimoine. L’exposition fut rapidement montée, cependant un regrettable accident détruisit la toile d’Eugène Chigot, un des deux peintres qui devaient figurer en tête de liste.
Arrivant en sauveur, Marc Cendre, le scénographe de l’exposition, parla alors d’un tableau de Chigot à la formidable histoire qu’il avait découvert chez un peintre qui n’avait, selon Cendre, d’intéressant que sa charmante épouse !
L’exposition se déroula avec succès, mais l’escroquerie survint…
« Modern Love »
« Modern love » retrace l’histoire d’amour compliquée d’Alex et Léna. Cette nouvelle est écrite en trois parties arborant chacune le point de vue d’un personnage différent.
La version de Chloé nous relate la rencontre entre Alex et Léna qui s’est produite à cause de la chute de Chloé depuis le balcon de l’appartement d’Alex, situé dans le quartier du Panier à Marseille.
La version D’Alex raconte le début de leur relation, comment ils se sont trouvé des points communs, mais surtout à quel point les deux personnages sont à l’opposé l’un de l’autre !
Après deux ans de vie de couple, Léna présente enfin Alex à sa famille, très bourgeoise, ce qui ne manque pas d’exposer le fossé des classes sociales qu’il y a entre Alex et Léna. Mais le diner tourna rapidement au fiasco à cause du père de Léna.
La version de Léna commence dans une boutique de robe de marié où elle fait des essayages avec sa mère. Cette partie de l’histoire se déroule un peu plus d’un an après le fâcheux repas qui avait conduit Alex à une importante décision.
Sur le chemin du retour, Léna repense à Alex en passant devant la tour qu’il construisait, et au grave accident qu’il s’y est produit et ayant plongé Alex dans le coma…
Mes avis.
Avec autant de textes dans des thématiques si différentes, il est difficile d’avoir un avis global, je vais donc développer mes avis d’un texte à l’autre.
« Le croustilleur de Versailles »
Le faste de Versailles se trouve chamboulé par le meurtre d’une jeune Marquise, voilà de quoi affoler la cour et attirer la curiosité des lecteurs.
La mise en scène de l’histoire est intéressante, j’ai beaucoup aimé cette nouvelle ! Il y a un véritable effort de vocabulaire pour coller au plus près du parler du XVIIe siècle, on pourrait croire à une vieille lettre longtemps oubliée !
« L’école des vampires »
D’ordinaire j’ai beaucoup de mal à m’intéresser aux histoires sur la Seconde Guerre mondiale, c’est un sujet que j’ai en horreur !
Cela étant dit, nous présenter la guerre du point de vue de cet enfant de cinq ans à qui l’ont va dire être un vampire pour justifier le fait de se cacher des soldats, c’est très ingénieux !
Par ce prisme de l’enfance, on a un regard innocent face aux événements de la guerre et cela apporte une dimension horrible à l’histoire. Puisque nous comprenons bien les horreurs qui se cachent derrière.
Pour « Le test », c’est un petit plus qui nous permet de voir la guerre selon Jacques, le grand frère de quinze ans, qui lui s’engage dans la résistance tout en continuant de protéger son jeune frère en entretenant le mensonge sur les vampires pour le préserver au possible.
En dehors de la scène finale — absolument poignante — avec le petit Émile, je lui ai trouvé moins d’intérêt sinon le fait de rappeler que les enfants aussi se battaient à cette époque pour leur vie.
« Femme de l’année »
Cette histoire nous raconte le parcours difficile d’une femme née dans un pays où elle n’avait pour place que celle d’une « bonniche ». Née d’un père cruel qui n’a pas hésité, après avoir eu cinq filles, à changer d’épouse et faire de ses filles de véritables esclaves pour cette famille de garçons qui suivit. Un homme qui n’avait aucun amour pour elles et qui s’est montré heureux de se débarrasser, d’une manière ou d’une autre, de ses filles. Allant jusqu’à envoyer celle-ci dans un autre pays…
Cette histoire d’une femme abandonnée à son propre sort et qui va réussir à s’en sortir par ses propres moyens, c’est un témoignage qui n’est pas issu d’une imagination, mais de faits bien réels vécus par bon nombre de femmes dans ce monde !
La finalité de cette cruelle histoire est belle puisqu’on peut y lire un hommage et un message d’espoir adressé aux personnes qui se trouvent dans une situation similaire, pour leur dire qu’elles aussi peuvent s’en sortir.
« La pêcheuse de crevettes »
Bon nombre de personnes se sont fait arnaquer dans la vie, mais cette histoire nous montre à quel point cela peut avoir des répercussions sur la vie de ces victimes. En un rien de temps, tout le travail accompli par cette maire du Touquet s’est vu éclipser par son erreur. Il y a une moralité à trouver de ce côté.
« Modern Love »
J’ai beaucoup aimé cette histoire d’amour sincère et compliqué par les aléas de la vie.
On a ici deux personnes issues de milieux différents, Léna est vétérinaire et fille d’une famille bourgeoise pour ne pas dire snobinarde (dont le père est un véritable connard !), Alex est chef d’une équipe de chantier et traîne un passé douloureux. Léna aime la culture, Alex la télé, c’est le jour et la nuit qui se rencontrent et contre toute attente s’assemblent !
Une très belle histoire d’amour !
En conclusion.
Surprenant, c’est le mot qui me vient à l’esprit pour parler de ce recueil.
L’histoire du croustilleur était savoureuse. L’école des vampires m’a, d’une certaine manière, fait apprécier une histoire sur un sujet qui pourtant me déplaît. Le parcours de cette femme de l’année et l’erreur de la maire, Modern Love et sa conclusion… Que de surprises !
C’est un bon recueil qui nous fait passer par une flopée d’émotions, je vous le recommande !
Carte d’identité du livre
Titre : Le croustilleur de Versailles
Autrice : Alice Masson
Edition : Auto-édition
Parution : janvier 2020
Nombre de pages : 153
ISBN : 979-1035926489
Obtention : Service Presse (?)
Disponible en broché
Egalement disponible chez la Fnac : Le croustilleur de Versailles
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