« Mode avion » par Mickaël Parisi
Bonjour les amis !
Aujourd’hui nous partons en voyage au Japon avec l’étrange histoire de « Mode avion » de Mickaël Parisi.
Sommaire:
L’auteur.
Mickaël Parisi est l’auteur du roman « Néant » sorti en autoédition fin 2015, et boycotté à l’unanimité par les maisons d’édition pour son langage cru et son extrême violence. Parisi réitère l’essai en sortant en Septembre 2017, le roman « Friend Zone ».
Biographie page amazon de l’auteur.
Le synopsis.
Depuis que cette drôle de femme — dont le visage est recouvert de balafres — me suit constamment en plein Japon, je me retrouve à prendre des bains de mygales, à faire des publicités pour un parfum que je n’ai jamais essayé, à parler couramment Slovène avec des personnes intitulées Arrogance ou Culpabilité, à tenir la main de gens mourants pour me sentir mieux…
Était-il possible que je devienne un prophète ou avais-je un peu trop abusé des boissons alcoolisées locales ?
L’histoire.
Depuis son arrivée au Japon, un ressortissant français (dont on ne connait pas le nom) enchaîne cuite sur cuite. Malgré son état, il se rend vite compte qu’une femme étrange au visage balafré le suit dans tout le Japon. C’est à Kyoto qu’elle se décide enfin à l’aborder en se présentant sous le nom d’Izanami. Plus que par l’aspect de son visage, l’homme est intrigué par son français parfait, ce à quoi elle répond que c’est lui qui parle japonais.
Après une introduction peu courante dans laquelle Izanami parle de le guider vers son accomplissement personnel et la lumière divine, cette dernière propose à l’homme de prendre un thé. Ce qu’il accepta malgré ses interrogations sur cette étrange jeune femme. Mais au lieu de l’emmener dans un salon de thé, c’est au chevet de deux femmes mourantes qu’Izanami emmène son « petit castor » (surnom curieux qu’elle donne à l’homme). Au cours de la discussion, la mourante semble prendre l’homme pour un prophète, parlant de lui comme s’il sortait de la bible.
Quelques jours plus tard, le « prophète » fait la rencontre d’un individu dont on ne voit que les yeux et qui se présente sous le nom de Culpabilité et qui parle le Slovène. Une langue que, curieusement, le ressortissant français maîtrise également sans l’avoir apprise.
Arrivé à Tokyo, le français fait la rencontre d’un dirigeant d’entreprise de mannequinat qui va lui proposer de bosser pour lui, ce qui le conduit à devenir égérie pour une marque de parfum. C’est alors que Culpabilité refait surface dans sa vie et lui présente une jeune femme (dont on ne voit également que les yeux) se nommant Arrogance. À son tour, la demoiselle organisa la rencontre du français avec Orgueil, Mépris, Fierté.
Le français retrouva bien vite ses habitudes de plans dragues merdiques et alcool à outrance. Mais, très vite blasé par cette vie bien fade dont il ne tire finalement aucune satisfaction, l’homme retourne seul dans un hôpital au chevet d’une mourante amatrice de brioches françaises. Désireux de lui faire plaisir, il fait l’aller-retour en France pour lui en acheter, mais hélas il revint trop tard, la jeune femme était décédée entre-temps.
Cela n’empêcha pas les deux personnes de se revoir quelques heures plus tard, c’est alors que le français se remémora son suicide et commença à comprendre ce qu’il lui arrive réellement…
Mon avis.
Avant tout : ne criez pas au spoiler, on comprend dès le début qu’il est mort et ça me semble impossible de parler du livre et donner un avis en occultant ce fait. Et ce que je vous ai raconté ne couvre que la première moitié de l’histoire.
Pour en revenir à l’histoire, on suit donc un français qui déteste son pays et qui s’est exilé au Japon où il assouvit ses pulsions d’alcoolique et autres vices. Ce dernier fait alors la rencontre d’une femme supposée le guider dans sa nouvelle existence et qui lui montre la voie de l’empathie, la bienveillance, l’altruisme. Tandis que ses démons (Culpabilité, Arrogance, etc) eux font tout pour le tirer vers le fond.
Réalisant (à la moitié du récit) qu’il est mort, l’homme va alors reprendre contact avec Izanami afin d’accomplir sa mission de « prophète » et passer au prochain stade de l’existence. Il cherchera donc, à sa manière, à aider son prochain, soutenir des mourants, et se libérer de ses démons, le tout au travers de voyages qui le conduiront dans plusieurs pays du monde.
On ne va pas se mentir, on sait dès le synopsis que cette histoire est peu commune ! C’est d’ailleurs ce sentiment de bizarrerie qui m’a fait accepter de chroniquer « Mode avion » lorsque Mickaël Parisi me l’a proposé.
Et du bizarre on en a une bonne dose ici. Le tout enroulé dans une vision assez cynique et déroutante de notre prophète qui pose son propre constat sur notre société et notre pays.
Le voyage du prophète dans son optique d’auto-analyse de sa vie et de sa mort, notamment au travers des actions qu’il va entreprendre dans un effort de rédemption, ne manque pas de surprises. On ne sait pas vraiment où l’on va mettre les pieds et dans cet état on se sent aussi paumé que le personnage !
Le point positif c’est que si vous n’aimez pas les histoires où vous devinez la fin dès le début, là vous allez être servi !
Parlant de fin, je dois reconnaître que je n’ai pas vraiment compris les dernières phrases… Il semble évident qu’elles nous teasent une suite, mais à l’image du reste du texte : ça m’a complètement retourné le cerveau !
En conclusion.
Aussi étrange que plaisant, Mickaël Parisi nous emmène sans langue de bois dans un voyage — aussi bien géographique qu’interne à notre personne — complètement à l’opposé de ce que l’on voit dans les publicités touristiques (ce qui est assez ironique puisque son personnage est mannequin pub).
Loin d’être un personnage attachant, ce « prophète » malgré lui se retrouve tiraillé entre ses démons et Izanami, un être un peu plus lumineux bien qu’elle reste assez mystérieuse.
C’est un livre vraiment particulier et inclassable. Très franchement je ne m’étais jamais autant questionné sur comment j’allais pouvoir parler d’un livre !
C’est une sorte d’OVNI littéraire qui joue avec nous en nous plaçant dans les chaussures du personnage. L’écriture à la première personne et cette absence de nom donnent ce côté immersif dans l’histoire, bien qu’on n’ait pas tellement de s’imaginer dans cette situation !
En définitive c’est une histoire curieuse, aux répliques parfois cinglantes et critiques, qui ne manquera pas d’interroger le lecteur sur la vie, la mort, la relation que nous avons avec nos propres démons et nos vices. Une expérience à tenter !
Carte d’identité du livre.
Titre : Mode Avion
Auteur : Mickaël Parisi
Edition : Auto-édition
Parution : juillet 2019
ISBN : 978-1079669848
Obtention : service de presse (?)
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